Les anciennes mines de Saint-Marcel sont rouvertes au public

Après sa fermeture, en 1957, la mine de Servette à Saint-Marcel risquait d’être laissée à l’abandon. De concert avec la Commune, la Région a réalisé des travaux de restauration et de mise en sécurité, transformant ainsi ce site minier en un centre d’attraction pour le tourisme culturel et scientifique. Le projet a été financé par le Fonds européen de développement régional, dans le cadre de sa programmation 2007/2013.

Un guide accompagne un groupe de visiteurs dans les mines de Servette, à Saint-Marcel

Les mines de Saint-Marcel racontent l’histoire d’un passé héroïque, fait de dévouement au travail et de sacrifices, qui a marqué la vie de personnes et de familles pendant des générations entières, jusqu’au milieu du siècle dernier.

Le projet de récupération et de valorisation du site a concerné la section de Servette, la plus facile à atteindre et à visiter, grâce à la présence de certaines galeries dont les conditions de stabilité sont encore bonnes. La mine est située à environ un kilomètre de l’aire équipée des Druges, sur la rive droite du torrent de Saint-Marcel.

Le site minier de Saint-Marcel, vu d’en haut

Une histoire millénaire

La fermeture de la mine de Saint-Marcel, en 1957, a marqué la fin d’une activité pratiquée pendant au moins deux millénaires, comme le démontrent des vestiges de bâtiments remontant au I^er siècle ap. J.-C. retrouvés à proximité de restes de combustion et de scories de fusion.

Au fil du temps, du cuivre et de la pyrite furent extraits de cette mine, mais également des meules en pierre, qui alimentèrent un marché florissant dans l’Italie du Nord.

Autre aspect particulier de l’histoire de la mine, sa gestion, qui était assurée au milieu du XIX^e siècle par la société L'Esploratrice, constituée par Camillo Benso, comte de Cavour pour promouvoir la recherche et l’exploitation de mines : l’ancien pont qui traverse la Doire et la route qui relie les mines au village de Plout sont d’ailleurs aujourd’hui encore liés au nom de Cavour. L’ancienne usine située à proximité de la Doire et qui caractérise si fortement le territoire de Saint-Marcel est également née comme un établissement lié à la mine.

Une histoire importante, donc, qui s’est interrompue à cause du manque de nouvelles opportunités.

Les premiers pas

Au début des années deux mille, l’Administration communale de Saint-Marcel et la Région ont commencé à envisager l’avenir de ce site abandonné, au caractère suggestif et au passé fascinant. Les mines ont fait l’objet d’études spécifiques dans le cadre d’un projet européen lancé en 2003 sous l’impulsion de la Commune et coordonné par la Région avec la collaboration du Musée minier régional. Simultanément, le partenaire transfrontalier du projet, la Commune savoyarde de Saint-Georges d’Hurtières, a poursuivi la requalification son propre site minier.

L’étude de faisabilité réalisée dans le cadre du Programme Interreg III A Italie-France (ALCOTRA) 2000-2006 explorait la possibilité de développer un tourisme de type scientifique, lié surtout à la présence du rarissime « violane ».

La valorisation grâce à la contribution du FEDER

Le choix du site minier de Saint-Marcel, avec ceux de Brusson et de Cogne, rentre dans le cadre d’un projet structurel de grande envergure visant à constituer le Parc minier régional.

Le Parc minier de Servette est ouvert depuis 2015. C’est un véritable musée en plein air, dont le parcours de visite suit l’ancien chemin utilisé par les traîneaux servant au transport du minerai, et côtoie les vestiges de l’ancienne fonderie Trèves, avant de mener aux vieux bâtiments et aux galeries de la mine où l’on peut aussi découvrir la manière dont fabriquait autrefois les meules.

La récupération, financée par des fonds européens dans le cadre de la programmation 2007/2013, a permis la mise en sécurité du site et sa restauration, tout en respectant et en conservant ce qui existait.

Cette intervention valorise l’histoire de l’activité minière et son importance pour la réalité économique du territoire par le biais de la promotion de ses riches milieux naturels et des témoignages de la vie passée. Il s’agit donc d’une importante opportunité pour favoriser le processus de transition d’une économie fondée sur la production à une économie basée sur le tourisme culturel.

De ce point de vue, les mines ne sont pas la seule ressource présente sur le territoire de Saint-Marcel : il suffit de penser au Sanctuaire de Plout, aux « eaux vertes », à la réserve naturelle des Iles, aux nombreux itinéraires historiques reliant les fours, les laiteries, les moulins et les rus, au château dont la rénovation est en cours d’étude, ou au centre agricole régional de démonstration qui se trouve à Lillaz.

La mise en réseau de ces ressources, avec celles de communes voisines (châteaux de Fénis et de Quart, Observatoire astronomique de Saint-Barthélemy), constitue un paquet touristique, culturel et didactique destiné aux familles et aux écoles.

La mise en valeur du site minier de Saint-Marcel a été rendue possible par le cofinancement du Fonds européen de développement régional (FEDER) dans le cadre de la programmation 2007/2013

Ce que propose le parc minier

Le site minier se trouve à proximité de l’aire piquenique des Druges et l’on y accède par un chemin rural ou par l’ancien parcours qui servait autrefois au transport du minerai. Ces deux itinéraires sont caractérisés par des pentes assez faibles et sont donc faciles à parcourir. Au début du parcours vers la mine l’on peut découvrir les vestiges de l’ancienne fonderie Trèves ; en suivant le chemin qui servait au passage des traîneaux chargés de minerai, l’on arrive en peu de temps à la zone d’extraction.

Les visiteurs du site peuvent y découvrir tous les secrets des mineurs et des minerais cachés dans la montagne. Une fois arrivés à destination, ils peuvent visiter les bâtiments du village des mineurs et les structures extérieures, dont l’habitation du surveillant, les dortoirs, la forge et les entrepôts des explosifs.

Près de Servette, se trouvent trois galeries d’extraction, qui témoignent de l’activité des mineurs : la galerie « 1815 » (environ 120 mètres visitables, en marchant sur le sol « original »), la « San Giacomo » (environ 30 mètres visitables, où l’on peut voir les vestiges de la fabrication de ces meules d’une remarquable qualité et autrefois très appréciées) et la « San Giuseppe » (environ 80 mètres visitables).

TOURISME DURABLE ET ACCESSIBLE

Grâce aux fonds engagés par la Commune de Saint-Marcel, par le biais du Projet Interreg Alcotra Mi.Mo, Mines de Montagne, les touristes pourront visiter les mines en empruntant un minibus et un fauteuil roulant électriques, grâce auxquels les personnes handicapées pourront, elles aussi, admirer le spectacle que constitue ce site minier. Par ailleurs, quatre bornes ont été installées pour la recharge des voitures électriques, en vue de garantir une valorisation touristique durable.

Pulmino e carrozzina elettrici per turisti con disabilità

LE TÉMOIGNAGE

« La récupération, financée par les fonds européens, du site minier de Servette, dans la partie amont du Vallon de Saint-Marcel, a permis à l’Administration communale de préserver et de mettre en valeur l’histoire millénaire de la commune. Je remercie le syndic de l’époque, Roberto Cretier, d’avoir saisi l’opportunité offerte par le Programme Compétitivité régionale 2007-2013 et par la Région, et ainsi sauvé de l’abandon l’un des sites les plus suggestifs des Alpes. En réalisant ce projet, nous avons enrichi l’offre touristique locale d’une initiative d’intérêt historique, scientifique et culturel, ayant des retombées positives sur la réalité économique de notre territoire ».

(Enrica Zublena, Syndique de Saint-Marcel)